276 anciens ouvriers de Chaffoteaux recevront chacun 8.000 € au titre de leur préjudice d'anxiété

Exposés à l'amiante pendant des années, 276 anciens ouvriers de Chaffoteaux recevront chacun 8.000 € de la part de leur ancien employeur au titre de leur préjudice d'anxiété. L'accord a été annoncé, devant le conseil des Prud'hommes de Saint-Brieuc. Ils ne voulaient pas d'un accord signé en catimini dans un cabinet d'avocat. Ils ont eu une annonce publique dans l'amphithéâtre de la faculté de droit. Hier matin, 144 ex-ouvriers de l'usine Chaffoteaux se sont massés sur les bancs de l'université briochine. À la retraite depuis le début des années 2000 ou licenciés en 2009, à la fermeture de l'usine, tous étaient là pour le même motif : l'examen des plaintes contre leur ancien employeur pour « préjudice d'anxiété ». 8.000 € pour chaque salarié.
Mais l'audience fut courte, car très vite, leur conseil, Me Florence Richefou a pris la parole. « Nous sommes parvenus à un accord avec la société Chaffoteaux », a annoncé l'avocate aux conseillers prud'homaux. Un accord âprement discuté avec la partie adverse et lu à haute voix par le défenseur des Chaffoteaux. « L'entreprise versera 8.000 € de dommages et intérêts aux salariés. Ceci au titre du préjudice d'anxiété qu'ils prétendent subir du fait d'avoir travaillé dans un établissement relevant du dispositif de l'allocation de cessation anticipée des travailleurs de l'amiante ».
Trois décès, vingt malades... au minimum
Quatre ans après les premières plaintes, c'est donc par un accord négocié que s'achève le dernier combat des Chaffoteaux. Par trois fois, la juridiction prud'homale briochine avait déjà donné raison à d'anciens ouvriers réclamant la reconnaissance de leur préjudice d'anxiété. Cette fois, l'entreprise a décidé de ne pas batailler. Au total, ce sont 350 ex-ouvriers du fabriquant de chaudières qui ont été, ou seront, indemnisés. « C'est beaucoup et peu à la fois. Car la période d'exposition au sein de l'usine s'étale de 1979 à 1996, avec un effectif moyen de 1.000 personnes », rappelle Florence Richefou. Durant toutes ces années, l'amiante était surtout présent dans l'atelier de brasage. « Mais les poussières, extrêmement volatiles, circulaient dans l'usine entière », poursuit l'avocate. Combien d'ex-salariés sont, aujourd'hui, malades ? Difficile à dire pour l'ancien délégué du personnel CGT Michel Gloaguen : « Parmi tous ceux que nous avons accompagnés dans cette procédure, trois sont décédés et une vingtaine sont malades. Pour tous ces cas, les médecins ont formellement diagnostiqué que l'amiante était en cause. Mais nous savons aussi que la maladie peut se déclarer au bout de trente ou quarante ans ».

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