Près de 13.000 anciens écoliers d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), scolarisés entre 1938 et 1975 près d’une usine de broyage d’amiante, vont être contactés par les autorités sanitaires lors d’une opération d’information d’ampleur inédite, a indiqué dimanche une association de défense des victimes.

Un courrier de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, dont l’AFP a obtenu copie, invite ces anciens pensionnaires de trois écoles à consulter leur médecin pour «établir un diagnostic» et éventuellement contacter une «cellule d’information dédiée» par téléphone ou par internet. Les envois à destination de ces écoliers, identifiés à partir des registres des écoles, ont débuté depuis la rentrée et vont se poursuivre jusqu’à la fin de l’année, a expliqué à l’AFP Alain Bobbio, président de l’association Addeva 93 et membre du comité de pilotage chargé de favoriser «la recherche» et «le suivi» des personnes ayant vécu près de l’usine. Selon Le Parisien, qui a révélé l’information, l’opération est financée par l’ARS d’Ile-de-France à hauteur de 200.000 euros.

Le Comptoir des minéraux et des matières premières (CMMP) d’Aulnay-sous-Bois a exploité un atelier de broyage de minerais, notamment d’amiante, à partir de 1938. Ces activités de broyage de l’amiante ont cessé en 1975 sur le site qui a été fermé définitivement en 1991.

«Si les travailleurs du CMMP ont été largement exposés à l’amiante au cours de leur activité professionnelle, les riverains de l’usine l’ont également été du fait des poussières d’amiante émises par le CMMP dans l’atmosphère», souligne l’ARS d’Ile-de-France sur son site internet. En 2006, une étude avait établi un lien entre l’activité de l’usine et des cas de maladies chez des anciens écoliers.