Un cancer des ovaires lié à l'amiante bientôt reconnu comme maladie professionnelle

C'est une première en France : un cancer des ovaires lié à l'amiante est en voie d'être reconnu comme maladie professionnelle dans les Ardennes par le système complémentaire, ont annoncé, lundi 3 février, l'Addeva 08 (pour Association départementale des victimes de l'amiante) et l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva), deux associations de défense des victimes.

Le comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) Nord-Pas-de-Calais-Picardie a considéré que « l'exposition à l'amiante est certaine » dans le cas d'une femme, Liliane, morte au début de l'année 2013 après avoir travaillé pendant plus de vingt ans à couper des cordons d'amiante — chez Deville, à Charleville-Mézières, qui fabrique des chaudières — ont souligné les deux associations.

LE TASS DOIT ENCORE SE PRONONCER

« Le délai d'apparition ([plus de vingt ans] de la pathologie présentée est tout à fait compatible avec les données scientifiques. Pour toutes ces raisons, il convient de retenir un lien direct et essentiel entre l'affection présentée et l'exposition professionnelle », estime le CRRMP.

Le comité avait été sollicité par le tribunal des affaires de la Sécurité sociale (TASS) des Ardennes, saisi en appel par la famille de la victime après un refus du CRRMP du Nord-Est en juillet 2010. Le TASS doit encore se prononcer sur la prise en charge de la maladie, selon Claude Huet, d'Addeva 08, qui ne doute pas qu'il suivra cet avis reçu le 28 janvier.

UNE RECONNAISSANCE QUI OUVRE DES DROITS IMPORTANTS

Le recours de la famille, soutenue par les associations de défense de victimes de l'amiante, s'est appuyé sur un avis rendu par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui considère désormais que des preuves existent pour montrer que l'amiante cause des cancers du larynx et des ovaires.

Le cancer des ovaires « n'est inscrit dans aucun tableau de maladie professionnelle et ne peut être reconnu que par un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) dans le cadre du système complémentaire », rappellent les deux associations.

Claude Huet détaille les enjeux de la reconnaissance comme maladie professionnelle

« Etre reconnu comme maladie professionnelle ouvre des droits sociaux importants. Un cancer pris à 100 % dans le régime général de la Sécurité sociale coûte quand même très cher à la victime, pour les petits soins qu'on appelle de confort mais qui permettent de survivre un peu plus longtemps. On voit bien qu'entre quelqu'un qui a un cancer qui n'est pas reconnu en maladie professionnelle et quelqu'un qui l'est déjà, il y a une durée de vie tout à fait différente. »

L'Andeva appelle à ce que le cancer des ovaires et le cancer du larynx soient inscrits « sans délai » dans le tableau des maladies professionnelles liées à l'amiante.

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Centre de formation en prévention du risque amiante sous-section 4 en Rhône-Alpes et sur toute la France.

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