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Albi : 75 locataires déménagés pour cause d'amiante

On ne badine plus avec l'amiante. Ces locataires de Tarn habitat en savent quelque chose. Dans le cadre des travaux engagés cet automne à Albi et qui se poursuivront jusqu'en fin 2015 ou début 2016, on a repéré la présence du matériau interdit dans 75 appartements. «C'est aléatoire. Certains en ont et d'autres pas, selon le type de produit utilisé à l'époque. Les vérifications ont été bien faites. Les spécialistes sont passés partout», témoigne un agent de l'office.

«Contenu dans la colle du carrelage des cuisines ou des salles de bain, l'amiante ne présente aucun risque tant qu'on n'y touche pas. Mais dès qu'on intervient dessus, la réglementation nous impose désormais des précautions particulières», relève Philippe Aspar, directeur adjoint de Tarn habitat.

3 semaines hors de chez soi

Conséquence pour «les amiantés», comme on les surnomme avec humour dans le quartier de Rayssac, ils ont dû ou devront déménager le temps du chantier, environ trois semaines. C'est sur le relogement que les sons de cloche sont différents entre Tarn habitat et la Confédération nationale du logement (CNL). «La CNL est pour les travaux. Elle en voudrait même plus. Mais s'il y a de l'amiante dans leur appartement, les locataires n'y sont pour rien. C'est bien le moins qu'ils soient relogés. Or c'est le cas seulement pour vingt d'entre eux sur 75. Les autres, c'est débrouillez-vous», résume Moha Oukziz, président de la CNL 81, qui reproche à Tarn habitat d'avoir favorisé l'accueil des délogés dans leurs familles plutôt qu'en gîte ou autre. Philippe Aspar objecte que «Tarn habitat a même prévu une personne pour chercher une solution adaptée à chacun.» «Tarn habitat a fait appel à un cabinet d'études privé pour résoudre cette question sociale», critique Moha Oukziz. «Il aurait mieux valu faire bénéficier les locataires de cet argent!.»

Jacques, 80 ans et son épouse, qui habitent au bâtiment G2 de Rayssac, s'apprêtent ainsi à emménager un temps deux étages plus haut. «Après qu'on soit intervenus», dit Moha Oukziz. «On ne se voyait pas aller chez les enfants», disent Claude et Maria Blanchard, aussi du G2 et qui «se plaisent» à Rayssac où ils vivent depuis 1977. Pour ces retraités «contents», c'est mieux d'avoir dû partir. L'amiante leur a au moins évité les désagréments du chantier. «Tarn Habitat nous a payé durant trois semaines en octobre un mobil-home au camping d'Albi. Quand on est revenus chez nous, tout était fini et remis à neuf impeccable. Jusqu'aux meubles replacés comme avant, au millimètre. En plus, ce séjour au vert nous a reposés après les cartons!»

Alain-Marc Delbouys pour La Dépêche

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Bombardier poursuivi après la mort de deux salariés exposés à l'amiante

Le groupe canadien Bombardier est poursuivi par deux familles de salariés morts à cause de l'amiante présente sur le site de Crespin (Nord) et comparaîtra devant le tribunal des affaires de sécurité sociale de Valenciennes les 8 et 9 janvier.

En avril 2011, le père de Nacim Bardi meurt d'un cancer broncho-pulmonaire. La Sécurité sociale annonce quelques mois plus tard que le décès pourrait être lié à l'amiante et non à la sidérose, ou "maladie du soudeur", a déclaré à l'AFP M. Bardi, confirmant une information de la Voix du Nord.

En juillet 2012, c'est le tour du mari de l'autre plaignante de mourir. Tous deux étaient entrés dans l'entreprise ANF Crespin - respectivement en 1970 et 1974 - avant que celle-ci ne soit rachetée par Bombardier en 1990. "Dans le Valenciennois, toutes les grandes entreprises, que ce soit Vallourec, Alstom (...) ont reconnu que dans les bâtiments il y avait de l'amiante", rappelle M. Bardi. "C'est du passé maintenant". "Jusque-là, personne n'avait attaqué Bombardier pour ça, c'est une première pour nous, et pour eux", souligne-t-il.

Faute inexcusable ?

Nacim Bardi a rassemblé au cours des trois dernières années diverses preuves auprès de salariés de Bombardier vivant la même situation et a pu se faire indemniser par le Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (Fiva). Epaulé dorénavant par le Fiva, qui pourrait obtenir le remboursement par le groupe canadien des indemnités versées aux salariés concernés, M. Bardi entend faire valoir ces preuves auprès du juge afin que le constructeur canadien soit condamné pour faute inexcusable. "Un minimum" selon lui.

Le 13 juin, Bombardier a demandé le report d'une première audience devant le tribunal des affaires de sécurité sociale de Valenciennes afin de préparer sa défense. "Si Bombardier n'envoie pas ses conclusions cette semaine, il y a 90% de chances que l'audience (des 8 et 9 janvier) soit encore reportée", estime M. Bardi. "Qu'ils assument... tôt ou tard ils assumeront", lâche-t-il.

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