cancer

Plus de 70 000 décès par cancer causé par l'amiante attendus en France

Amiante : jusqu'à 118 400 décès entre 1955-2009

C'est  ce que révèle le dernier rapport du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) publié il y a quelques jours. Ce document de 109 pages a été rédigé dans le cadre de la refonte de la partie réglementaire du Code de la santé publique relative à l’amiante. Pour rappel, le HCSP avait été saisi en 2010 sur la définition d’un nouveau seuil de déclenchement des travaux de retrait ou de confinement de matériaux amiantés. Première conclusion du Haut Conseil, « au total, sur la période 1955-2009, le nombre de décès attribuable à une exposition à l’amiante serait compris entre 61 300 et 118 400 (exposition professionnelle uniquement pour le cancer du poumon, tout type d’exposition pour le mésothéliome). » Concernant l’estimation du nombre de décès attendu entre 2009 et 2050 liés à l’exposition à l’amiante, elle se répartit de la façon  suivante. Entre 50-75 000 décès pour les cancers du poumon, auxquels s’ajoutent de 18 à 25 000 dus au mésothéliome, sans compter d’autres cancers tels que ceux du larynx ou des ovaires pour lesquels la responsabilité de l’amiante a été confirmée par le Circ en 2009. 

17 % des maladies avec incapacité permanente 

Par ailleurs, le HSCP rappelle que les affections dues à l’inhalation de poussières d’amiante constituent 9 % des maladies professionnelles avec arrêt reconnues en 2011. Pour 89 % des maladies de l’amiante ayant donné lieu à un arrêt de travail, il y a reconnaissance d’une incapacité permanente, contre 45 % en moyenne pour l’ensemble des maladies professionnelles, de sorte que les seules maladies dues à l’amiante représentent 17 % des maladies avec incapacité permanente.  Résultat, en 2012, depuis la création du fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (Fiva), 76 350 victimes ont déposé un dossier de demande d’indemnisation et 90 899 autres demandes (ayants droit, indemnisations complémentaires suite à une aggravation), ont été enregistrées. Ainsi, les dépenses d’indemnisation cumulées depuis 2002 atteignent un montant total de 3,523 milliards d’euros. En 2012, les dépenses d’indemnisation s’élèvent à 386,7 millions d’euros (353,4 millions en 2011).

Améliorer le repérage, abaisser le seuil de déclenchement des travaux

Enfin, le HCSP rappelle que la loi fixe les modalités de réalisation des différentes missions de repérage des matériaux et produits contenant de l'amiante dans les immeubles bâtis. Cependant, ces repérages, (...), « ne sont pas suffisants pour éviter l’exposition des populations lorsque des interventions de toute nature sont réalisées sur des composants du bâtiment, tant par les occupants eux-mêmes que par des entreprises. » « La faute à des disparités sur la qualité des repérages », précise le Haut Conseil.
Le HCSP recommande « fortement », et « dans les plus brefs délais », l’application des mesures portant sur les pratiques de repérage et mesurage, de mise en œuvre des travaux, de gestion des déchets amiantés et des situations d’exposition d’origine environnementale.  Par ailleurs, cette instance d'expertise plaide pour un « abaissement du seuil de déclenchement de travaux » et pour l'instauration d'un « seuil unique » Cett valeur de 2 f/L serait applicable au 1 janvier 2020. Elle devrait conduire à  « une augmentation du nombre de ces travaux », conclut le HCSP. 

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Centre de formation en prévention du risque amiante sous-section 4 en Rhône-Alpes et sur toute la France.

En France l'amiante tuera d'ici 2050 68 000 à 100 000 personnes

L'amiante pourrait provoquer entre 68.000 et 100.000 décès en France d'ici à 2050, selon des estimations rendues publiques vendredi 22 août dans un rapport du Haut conseil de la santé publique (HSCP).
En se basant sur des travaux de l'Institut de veille sanitaire (INVS), le HCSP estime qu'"il faut s'attendre entre 2009 et 2050 à un nombre de cancers du poumon dus à l'amiante de l'ordre de 50.000 à 75.000 auxquels s'ajoutent 18.000 à 25.000 décès dus au mésothéliome, sans même compter d'autres cancers tels que ceux du larynx ou des ovaires pour lesquels la responsabilité de l'amiante a été confirmée par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) en 2009".

Des années après l'exposition à l'amiante

Le mésothéliome est un cancer de la plèvre, qui dans 80% des cas peut être attribué à l'exposition à l'amiante, un matériau isolant bon marché très largement utilisé en France dans de nombreux secteurs de l'industrie et de la construction jusqu'à son interdiction complète en 1997.
Mais ce cancer se déclare généralement de nombreuses années après l'exposition tout comme les cancers du poumon, dont 13% peuvent également être attribués à l'amiante, selon "une estimation basse" de l'INVS.

Autant de personnes déjà mortes

L'institut a également évalué entre 61.000 et 118.000 le nombre de décès attribuables à l'amiante entre 1995 et 2009, se répartissant entre 25.000 et 36.000 décès suite à un mésothéliome et entre 36.000 et 82.000 décès par cancer pulmonaire dû à une exposition professionnelle à l'amiante.
Rien qu'en 2007, le nombre des cancers du poumon attribuables à l'amiante était estimé entre 1.500 et 2.400 selon les hypothèses retenues, alors qu'on comptait un peu plus d'un millier de décès par mésothéliome.
L'INVS relève par ailleurs que le nombre de nouveaux cas de mésothéliome semble s'être stabilisé dans les années 2000 tant chez les femmes que chez les hommes, nettement plus touchés par ce cancer (69% d'hommes contre 31% de femmes).
Saisi en 2010 par les autorités sanitaires pour se prononcer sur la définition d'un nouveau seuil de déclenchement des mesures de protection contre l'amiante, le HSCP s'est en revanche montré très prudent dans son rapport.

5 fibres par litre d'air

Depuis 1996, tous les bâtiments font l'objet d'une réglementation selon laquelle dès que le niveau dépasse les 5 fibres par litre d'air, des travaux de désamiantage ou de confinement doivent être entrepris.
Des experts réunis par le HSCP avaient dans un premier temps proposé d'abaisser le seuil de déclenchement des travaux à 2 fibres par litre dès 2015 puis à 1 fibre en 2020.
Mais le HSCP a jugé "illusoire" dans son rapport d'abaisser ce seuil "tant que la réglementation actuelle (...) n'est pas correctement appliquée" en ce qui concerne notamment les repérages et les mesures.
"Un abaissement prématuré pourrait même être contreproductif, car conduisant à une augmentation sensible des analyses, des travaux et des déchets à gérer, dans un contexte de manque de préparation aux risques induits" ajoute le HSCP qui préconise de baisser le taux à 2 fibres "en première instance" à partir du 1er janvier 2020.
L'association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) a réagi en demandant à la ministre de la santé "de ne tenir aucun compte de la position du HSCP et d'abaisser sans tarder le seuil du gestion du risque amiante dans les bâtiments (...) conformément aux recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses)". Cette dernière avait recommandé en 2009 d'abaisser le seuil à 0,5 fibre par litre.

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