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Amiante dans les écoles, la mairie de Vénissieux lance des analyses

Par Emmanuelle Sautot, pour Lyon Capital Publié le 17/09/2014.

À Vénissieux, tous les groupes scolaires sont pollués par l’amiante. Michèle Picard, la maire de la ville, annonce dans un communiqué vouloir engager des mesures d’empoussièrement dans 8 groupes scolaires.

Attaquée par le président du groupe PS au conseil municipal sur la présence d'amiante dans les écoles de Vénissieux, Michèle Picard, la maire de la ville, annonce engager "une étude sur ces 8 groupes scolaires (mesures d’empoussièrement) afin d’avoir une évaluation précise de la situation".

Depuis la publication de notre enquête de septembre 2014, "77 écoles bourrées d'amiante", les élus du groupe PS au conseil municipal de Vénissieux ont vivement réagi (lire ici). Il faut dire que, d'après nos informations, 753 points amiantés ont été détectés dans les 20 écoles de Vénissieux. Dans la ville, aucune école n'est épargnée par cette pollution hautement cancérogène. 8 groupes scolaires abritent même de l'amiante dégradé : Léo-Lagrange, Henri-Wallon, Charles-Perrault, Jean-Moulin, Saint-Exupéry, Louis-Pergaud, Charréard et Anatole-France.

Les services de la ville nous ont transmis les diagnostics amiante

La présence d'amiante dans les écoles, Michèle Picard ne la nie pas. Ce sont même ses services qui nous ont transmis les diagnostics techniques amiante. "Oui, les groupes scolaires, comme nombre d’équipements publics ou privés sur l’ensemble du territoire français, construits avant 1997, intègrent des matériaux amiantés. L’exception culturelle vénissiane ne se situe pas là, comme certains voudraient vous le faire croire !" explique-t-elle dans un communiqué de presse.

“Les matériaux dits “dégradés” n’occasionnent pas de libération dans l’air de fibres d’amiante”

D'après la maire de Vénissieux, la santé des enfants n'est pas en jeu. "Non, la Ville de Vénissieux ne laisse pas inconsciemment et négligemment les enfants, en particulier ceux scolarisés dans les écoles du plateau des Minguettes, être exposés à des risques inconsidérés", assure-t-elle. Selon l'édile, "les matériaux dits "dégradés" n’occasionnent pas de libération dans l’air de fibres d’amiante". Pour autant, elle s'engage à lancer des mesures d'empoussièrement dans les 8 groupes scolaires où l'amiante est dans un état dégradé.

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Le plan "amiante" pour les HLM du gouvernement

Les organismes HLM pourront emprunter à l'État jusqu'à 400 millions d'euros par an pour débarrasser les logements sociaux de l'amiante.

Le gouvernement va faire un geste pour favoriser le désamiantage des HLM. Mardi matin, au congrès du mouvement HLM, la ministre du Logement, Sylvia Pinel, a annoncé le déblocage de fonds pour lancer cette opération. De l'ordre de 400 millions d'euros par an.
Concrètement, les organismes de logement social qui sont propriétaires des HLM en France pourront désormais emprunter auprès de la CDC (Caisse des dépôts et consignations) jusqu'à 10.000 € par logement pour le désamianter. Ces prêts seront accordés à des taux très bas. Ces financements seront mobilisables pour débarrasser de cette fibre hautement cancérigène au maximum 40.000 logements par an. Un plan qui va dans le bon sens mais qui ne répond pas aux énormes enjeux du problème. Selon l'USH (Union sociale pour l'habitat) qui regroupe les organismes HLM, trois millions de logements sociaux sont gangrenés par l'amiante. On en trouve dans les faux plafonds, dans les gaines de chauffage, les revêtements de sol… Si on voulait désamianter tout ce parc, il faudrait investir 15 milliards d'euros. Des sommes énormes, car ces chantiers ont vu leur coût bondir de 50%, notamment avec la nouvelle réglementation intervenue en mai 2012. Par ailleurs, le prix moyen pour enlever un revêtement de sol amianté dans un appartement se situe, selon la superficie, entre 20.000 et 25.000 euros. Pas sûr donc que les 10.000 euros de prêt suffisent à régler le problème de l'amiante dans les HLM.

La règlementation kafkaïenne des parties privatives locatives
Depuis la fin des années 90, la règlementation impose de repérer l'amiante quand un propriétaire vend son appartement, c'est le fameux «diagnostic amiante». Mais en ce qui concerne les parties privatives locatives, l'État a traîné les pieds avant qu'une telle règlementation ne voie le jour. Depuis 2001, les parties communes locatives doivent faire l'objet d'un repérage. Mais pas les parties privatives. «Le refus venait du ministère du Logement, explique Michel Parigot, vice-président de l'Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante (Andeva). Les politiques ne voulaient pas entendre parler d'une règlementation pour les locations en raison de l'amiante dans les logements HLM». Depuis le 1er avril 2013, la loi oblige tout propriétaire bailleur à tenir à disposition du locataire, sur simple demande, le diagnostic amiante. Doivent être diagnostiquées les parties privatives et communes des immeubles dont le permis de construire a été délivré avant le 1er juillet 1997. Mais sont concernés seulement les matériaux de la liste A, autrement dit les flocages, calorifugeages et faux-plafonds, très rares dans les HLM...
Aujourd'hui, en France, quelque 12 millions de personnes sont logées dans des HLM, soit 17% des ménages. Le parc HLM représente 4,3 millions de logement. Cet été, le Haut conseil de la santé publique estimait que l'amiante pourrait provoquer entre 68.000 et 100.000 décès en France d'ici à 2050: «Il faut s'attendre entre 2009 et 2050 à un nombre de cancers du poumon dus à l'amiante de l'ordre de 50.000 à 75.000 auxquels s'ajoutent 18.000 à 25.000 décès dus au mésothéliome, sans même compter d'autres cancers tels que ceux du larynx ou des ovaires pour lesquels la responsabilité de l'amiante a été confirmée par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) en 2009», relevaient les experts.

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